• Tentation (la

    <o:p>                                              Mauvaise nouvelle.
    </o:p>

    Le téléphone vibra à nouveau dans ma poche. C'était la vingt-cinquième fois en quatre heures. Je songeai à l'ouvrir, au moins pour voir qui essayait de me contacter. Peut-être était-ce important. Carlisle avait peut-être besoin de moi.

    J'y pensai, mais ne bougeai pas.

    Je n'étais pas vraiment sûr de l’ endroit où j’ étais. Un grenier sombre et petit, remplit de rats et d’ araignées. Celles ci m'ignoraient, et les rats m'offraient une large couchette. L'air était étouffant, mêlé à de fortes odeurs d'huile, de viande avariée, de sueur ; et l'épaisse couche de pollution était réellement visible dans l'air humide, comme une pellicule noire qui recouvrait tout. Au dessus de moi, quatre étages branlants d'un appartement de guetto habité. Je ne m'embêtais pas à essayer de séparer les voix des pensées - le tout constituait un énorme et bruyant bourdonnement en espagnol- auquel je ne prêtai pas attention. Je laissais juste les sons rebondir sur moi. Insignifiant. Tout cela était insignifiant. Mon existence elle même était insignifiante.

    Le monde entier était insignifiant.

    Mon front pressé contre mes genoux, je me demandais combien de temps je serai capable de tenir ainsi. Peut-être était-ce sans espoir. Si ma tentative était vouée à l'échec, peut-être devrais-je cesser de me torturer et rentrer...

    Cette idée était si puissante, si apaisante
     - comme si les mots contenaient un fort anésthésiant, emportant l'avalanche de douleur sous laquelle je croulais - cette pensée me fit haleter, elle me donna le vertige.

    Je pourrais partir maintenant, je pourrais rentrer.

    Le visage de Bella me sourit derrière mes paupières.

    C'était un sourire de bienvenue, de pardon, mais il n'eut pas l'effet que mon subconscient aurait voulu qu'il ait.

    Evidemment que je ne pouvais pas partir. Qu'était ma douleur, après tout, en comparaison de son bonheur ? Elle devaît
     être capable de sourire, libre de la peur et du danger. Libre du désir d'un futur sans âme. Elle méritait mieux que ça. Elle méritait mieux que moi. Lorsqu'elle quitterait ce monde, elle rejoindrait un lieu qui
    m'est fermé à jamais, quelle que soit la façon dont je me serais conduit ici.

    L'idée de cette ultime séparation était tellement plus intense que la douleur que je ressentais déjà. Mon corps trembla à cette idée. Quand Bella poursuivra son chemin vers le lieu auquel elle appartient et que je ne pourrais pas rejoindre, je ne resterai plus caché ici.

    C'était mon espoir, mais il n'y avait aucune garantie.
    "To sleep, perchance to dream: ay, there's the rub"
    [Quote Shakespeare's Hamlet, 1603], me citai-je à moi même. Quand je ne serai plus que poussière, ressentirai-je tout de même le supplice de sa perte ?

    Je frissonai à nouveau.

    Et, bon sang, j'ai promis. Je lui ai fait la promesse de ne plus hanter sa vie, de ne plus y amener mes sombres démons. Je ne reviendrai pas sur ma parole. Pouvais-je faire une seule chose de bien auprès d'elle ? N'importe quoi ?

    L'idée de retourner dans la petite ville nuageuse qui sera toujours mon vrai chez moi sur cette planète me traversa l'esprit une nouvelle fois.

    Juste pour vérifier. Juste pour m'assurer qu'elle allait bien, qu'elle était en sécurité et heureuse. Pas pour empiéter sur sa vie. Elle ne saura jamais que j'étais là...

    Non. Bon sang, non.

    Le téléphone vibra encore.

    « Bon sang, bon sang, bon sang, » grognai-je.

    Je pouvais me servir de cette distraction, j'imagine. J'ouvris le clapet du téléphone et pour la première fois depuis six mois, ressentis un choc en voyant le numéro.

    Pourquoi Rosalie m'appelerait-elle ? Elle était probablement la seule personne qui se réjouissait de mon absence.

    Il devait se passer quelque chose de réellement grave pour qu'elle ait besoin de me parler. Soudainement inquiet pour ma famille, je pressai le bouton "répondre".

    « Quoi ? » demandai-je, tendu.

    « Oh, waw. Edward répond au téléphone. C'est un tel honneur. »

    Dès que je perçus le ton de sa voix, je sus que ma famille allait bien. Elle devait juste s'ennuyer. Il était difficile de deviner ses motivations sans ses pensées pour me guider. Je n'ai jamais réellement compris comment fonctionnait Rosalie. Ses pulsions était généralement fondées sur la plus tortueuse des logiques.

    Je fis claquer le téléphone.

    « Laisse moi tranquille » murmurai-je dans le vide.

    Evidemment le téléphone vibra à nouveau aussitôt.

    Persisterai t-elle à appeler jusqu'à ce qu'elle ait réussi à me transmettre son message pour m'ennuyer, quel qu'il soit ? Probablement. Il lui faudrait plusieurs mois pour en venir à se lasser de ce jeu. J'effleurai l'idée de la laisser me rappeler encore et encore pendant une demie année... Puis je soupirai et pris l'appel.

    « Fais vite. »

    Rosalie débita ses mots à toute vitesse. « J'ai pensé que tu aimerais être au courant qu'Alice est à Forks. »

    J'ouvris les yeux et fixai la poutre de bois en décomposition à moins de dix centimètres de mon visage.

    « Quoi ? » Ma voix était impassible, dépourvue d'émotion.

    « Tu connais Alice — elle croit tout savoir. Comme toi. » gloussa Rosalie sans aucun humour. Sa voix était légèrement nerveuse, comme si soudainement, elle n'était plus sûre de ce qu'elle faisait.

    Mais ma colère rendit difficile de me préoccuper du problème de Rosalie.

    Alice avait promis qu'elle suivrait mes directives concernant Bella, bien qu'elle n'approuvait pas ma décision. Elle avait promis qu'elle laisserai Bella tranquille... tant que je le ferai. Manifestement, elle croyait que je cèderai face à la douleur. Peut-être avait-elle raison à ce sujet.

    Mais je n'avais pas cédé. Pas encore. Alors que faisait-elle à Forks ? J'aurais voulu étrangler son maigre cou. Non pas que Jasper m'aurait laissé m'approcher assez d'elle aussitôt qu'il aurait ressenti la fureur qui aurait explosé en moi...

    « Tu es toujours là, Edward ? »

    Je ne répondis pas. Je me pinçai l'arrête du nez, me demandant s'il était possible pour un vampire d'avoir la migraine.

    D'un autre côté, si Alice était déjà rentrée...

    Non. Non. Non. Non.

    J'ai fait une promesse. Bella mérite une vie. J'ai fait une promesse. Bella mérite une vie.

    Je me répétais ces mots comme un mantra, essayant de chasser de ma tête l'idée attirante de la fenêtre sombre de Bella. La porte d'entrée à mon seul sanctuaire.

    Je devrais sûrement ramper à ses pieds si je rentrais. Mais cela ne m'importait pas. Je pourrais passer la prochaine décennie à genoux si c'était avec elle.

    Non, non, non.

    « Edward ? Tu ne cherches même pas à savoir pourquoi Alice est là bas ? »

    « Pas particulièrement. »

    La voix de Rosalie devint suffisante, elle était ravie, sans aucun doute, de m'avoir forcé à répondre. « Eh bien, naturellement, elle n'enfreint pas exactement les règles. Je veux dire, tu nous as seulement demandé de rester éloignés de Bella, pas vrai ? Le reste de Forks importe peu. »

    Je clignai lentement les yeux. Bella avait quitté Forks ? Mes pensées tournèrent autour de cette surprenante idée. Elle n'était pas encore diplômée, elle était donc sûrement retournée vivre avec sa mère. C'était un bon point. Elle devait vivre au soleil. C'était bien qu'elle ait réussi à laisser l'obscurité derrière elle.

    Je tentai d'avaler ma salive, mais n'y parvint pas.

    Rosalie eut un rire nerveux. « Alors tu n'as pas à être en colère après Alice. »

    « Alors pourquoi m'as-tu appelé Rosalie ? Si ce n'est pas pour attirer des ennuis à Alice ? Pourquoi est-ce que tu me déranges ? »

    « Attend ! » dit-elle, sentant, à juste titre, que j'étais capable de raccrocher à nouveau. « Ce n'est pas pour ça que j'ai appelé. »

    « Pourquoi alors ? Dis moi vite et laisse moi tranquille
    . »

    « Eh bien... » hésita t-elle.

    « Crache le morceau, Rosalie. Tu as dix secondes. »

    « Je pense que tu devrais rentrer à la maison, » dit-elle précipitamment. « J'en ai assez de voir Esme pleurer et Carlisle qui ne sourit plus. Tu devrais avoir honte de ce que tu leur as fait. Tu manques à Emmett constamment et il commence à m'énerver. Tu as une famille. Grandis et pense un peu aux autres pour changer. »

    « Intéressant comme conseil Rosalie. Laisse moi te raconter une petite histoire à propos d'une théière et d'une bouilloire... »

    « Je pense à
     eux, contrairement à toi. Réalises-tu à quel point tu as blessé Esme, si ce n'est personne d'autre ? Elle t'aime plus que nous tous, et tu le sais. Rentre à la maison. »

    Je ne répondis pas.

    « Je pensais qu'une fois toute cette histoire avec Forks terminée, tu t'en remettrai. »

    « Forks n'a jamais été le problème, Rosalie, » commencai-je, tentant d'être patient. Ce qu'elle venait de me dire à propos d'Esme et Carlisle m'avait déstabilisé. « Juste parce que Bella » - il m'était difficile de prononcer son nom - « a déménagé en Floride, ne signifie pas que je suis capable de... Ecoute, Rosalie, je suis vraiment désolé, mais crois moi, ma présence ne rendrait personne plus heureux. »

    « Hm... »

    Eh voilà, encore l'hésitation nerveuse.

    « Qu'est ce que tu me caches Rosalie ? Esme va bien ? Est-ce que Carlisle — »

    « Ils vont bien. C'est juste que... Eh bien, je n'ai jamais dit que Bella avait déménagé
    . »

    Je me tus. Je me repassai notre conversation mentalement. Oui, Rosalie avait dit
    que Bella avait déménagé. Elle avait dit : ...tu nous as seulement demandé de rester éloignés de Bella, pas vrai ? Le reste de Forks importe peu. Puis : Je pensais qu' une fois toute cette histoire avec Forks terminée... 
    Alors Bella n'était pas à Forks. Que voulait-elle dire par "Bella n'a pas déménagé" ?

    Puis Rosalie s'embrouilla dans ses mots encore une fois, elle les prononça presque férocement cette fois ci.

    « Ils ne voulaient pas te mettre au courant, mais je trouve ça stupide. Plus vite tu te remettras de tout ça, plus vite les choses rentreront dans l'ordre. A quoi bon te laisser te morfondre inutilement dans les recoins sombres de la planète ? Tu peux rentrer maintenant. Nous serons à nouveau une famille. C'est terminé. »

    Mon esprit sembla se briser. Je ne comprenais plus ses mots. C'était comme s'il y avait quelque chose d'extrêmement évident dans ce qu'elle était en train de me dire, mais je n'avais aucune idée de quoi. Mon cerveau joua avec l'information, formant d'étranges motifs avec. Cela n'avait aucun sens.

    « Edward ? »

    « Je ne comprend pas ce que tu dis, Rosalie. »

    Long silence, de la longueur de quelques battements de coeur humain.

    « Elle est morte, Edward. »

    Silence encore plus long.

    « Je suis... désolée. Mais tu as le droit de savoir, je pense. Bella... s'est jetée d'une falaise il y a deux jours. Alice l'a vu, mais il était trop tard pour envisager quoique ce soit. Je pense qu'elle l'aurait aidée, qu'elle aurait rompu sa promesse, si elle avait eu assez de temps. Elle est rentrée faire son possible pour aider Charlie. Tu sais à quel point elle a toujours tenu à lui - »

    Le téléphone coupa. Il me fallut quelques secondes pour réaliser que je l'avais éteint.

    Je m'assis dans l'obscurité poussiéreuse l'espace d'un long moment. C'était comme si le temps s'était arrêté. Comme si l'univers s'était figé.

    Lentement, me déplaçant comme un vieil homme, je rallumai mon téléphone et composai le numéro que je m'étais promis de ne plus jamais appeler.

    Si c'était elle, je raccrocherais. Si c'était Charlie, je parviendrais à obtenir l'information dont j'avais besoin par un subterfuge. Je prouverais que la mauvaise plaisanterie de Rosalie n'était qu'un mensonge, et je pourrais retourner à mon néant.

    « Résidence Swan, » répondit une voix que je n'avais jamais entendue auparavant. Une voix de husky, profonde, mais toujours jeune.

    Je ne m'arrêtai pas pour réfléchir à ce que cela impliquait.

    « C'est le Docteur Carlisle Cullen, » dis-je, imitant avec perfection la voix de mon père. « Pourrais-je parler à Charlie ? »

    « Il n'est pas là, » répondit la voix dont la colère me surprit légèrement. Les mots étaient presque grondés férocement. Mais je n'y prêtai pas attention.

    « Bien, où est-il alors ? » demandai-je, commençant à m'impatienter.

    Il y eut une courte pause, comme si l'étranger hésitait à me révéler l'information.

    « Il est à l'enterrement. » répondit finalement le garçon.

    J'éteignis le téléphone une nouvelle fois.
    <o:p>

    Ce chapitre est un bonus que nous offre Stephenie Meyer suite à l' attente indéfinie de Midnight Sun.

    Je suis désolée si il y a des fautes d' orthographe.</o:p>


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  • Commentaires

    1
    Patiti
    Mardi 10 Mars 2009 à 18:10
    Est-ce que c'est de ton cru cette vision d'edward pour Tentation?

    Sincèrement c'est très bon.
    2
    miss lovely
    Samedi 14 Mars 2009 à 19:17
    Je l'avais lu sr 1 blog skyrock...ainsi ke le point de vue d'Edward. D'ailleurs il m'a fait tro de la peine qd il apprend par l'autre là, ke bella a sauté de la falaise T_T
    3
    Joanna
    Mardi 24 Mars 2009 à 15:15
    Salut, je ne sais pas si tu l'as vu mais sur le site officiel de Stephenie Meyer, elle a écrit qqch sur Jacob...
    4
    cindy-zamis
    Mercredi 22 Avril 2009 à 13:22
    j'adore les bonus j'espere qu'on aura la fin de midnight sun bientot et le debu de tentation de ce point de vu =)
    5
    nana
    Samedi 9 Mai 2009 à 22:51
    ouahhooohhh ! ben dis donc ca fais du bien de lire du nouveau, d'avoir des pens? confirm?, c'?it super, j'ai ador?comme d'hab ! je supplie Stepheni Meyer de continuer, pour moi avoir lu ces phrases ca a ? comme une bouff?d'air frais ! mais maintenant je me sens encore plus mal car je suis de plus en plus accro !! c'est fou mais pour moi c'est vital ! ok je suis folle ! en tout cas merci de les avoir mit je t'en suis tr?reconnaissante ! et merci ?tephenie ! evidemment si tu en as d'autre n'h?te surtout pas ?es mettre ! piti?ncore oh please !
    6
    Simmoryl
    Samedi 6 Juin 2009 à 15:00
    Est-ce possible de recevoir les textes bonus par mail car je voudrais les imprimer pour les intercaler dans les livres. Si oui, voici mon mail : floreen_82@hotmail.fr
    Merci d'avance.
    7
    klara
    Mercredi 4 Novembre 2009 à 19:31
    Merci pour tout , c'est génial de voir le point de vue d'Edward de tentation même si'il n'est pas très présent , j'aurais jamias imaginée que Stefenie Meyer aurait fait du point d'Edward :) Merci, merci, merrrcciii :D
    8
    fan-twilight
    Vendredi 8 Janvier 2010 à 20:44
    Mais c vraiment ÉNORME!!!!! Ouaaa moi qui ruminait pasqu'il n'y avait pas de suite!! MERCI MERCI !!!! :p c 2 chapitres mon énormément plus!!! c vraiment sympa de l'avoir mis!!!!


    VIVE STÉPHANIE MAYER !!!! DE NOUS OFFRIR DES ÉMOTIONS PAREILLES !!!!!
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